Présidence d’Interpol : Ahmed Al Raisi, le candidat émirati qui dérange
La candidature du général émirati à la tête d’Interpol soulève de vives critiques sur la pratique de la torture aux Émirats arabes unis. Et plus largement sur l’influence d’Abou Dhabi au sein de l’institution internationale.
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ahmed nasser al raisi – émirats arabes unis© ME NewsWire ahmed nasser al raisi – émirats arabes unis © ME NewsWire
« La candidature de M. Al Raisi à la tête de la Police internationale est totalement paradoxale, c’est comme si on avait pu envisager de nommer Saddam Hussein à la tête d’un Comité international de la paix ! » La comparaison (certes anachronique) émane de Matthew Hedges, chercheur britannique détenu à l’isolement durant sept longs mois aux Émirats arabes unis (EAU) en 2018. Il reproche à Ahmed Al Raisi, inspecteur général du ministère de l’Intérieur des EAU depuis avril 2015, d’avoir supervisé sa torture et d’avoir échoué à mandater une enquête interne, engageant ainsi sa responsabilité par son inaction en tant que responsable du management des forces de sécurité et de police.
Or le général émirati, membre du comité exécutif d’Interpol – il est délégué pour l’Asie depuis novembre 2018 –, briguerait désormais la tête de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Dans un courrier daté du 29 septembre 2020 que Jeune Afrique a pu consulter, l’avocat londonien Rodney Dixon QC s’adresse directement au secrétaire général d’Interpol, l’Allemand Jürgen Stock, et lui demande de mettre en garde la prochaine Assemblée générale de l’organisation sur cette candidature polémique. Les treize délégués du comité exécutif, dont Al Raisi, sont en copie. L’avocat y détaille les accusations qui pèsent sur ce dernier au nom de deux de ses clients, Matthew Hedges, mais aussi son concitoyen, Ali Issa Ahmad.
Accusations de torture
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